Un fond blanc, du texte noir, et une punchline cash signée d’un CEO de 21 ans. C’est ainsi que Cluely, assistant IA en temps réel, s’est offert l’un des spots publicitaires les plus convoités (et chers) de la planète : Times Square à New York.
En pleine rentrée des classes, l’affiche interpelle par sa brutalité désarmante : « hi i’m roy im 21. this was very expensive. pls buy my thing » (en français : « Je suis Roy, 21 ans. Ce truc m’a ruiné. Achetez-le, merci. »)

Derrière cette fausse modestie se cache Roy Lee, jeune fondateur de Cluely, une IA conçue pour vous souffler des infos pendant les réunions — comme un copilote invisible qui peut discrètement chercher des noms, des actus, des termes techniques ou rappeler le contexte d’une conversation.

Une esthétique qui casse les codes publicitaires
Dans un océan de LED animées, de CGI spectaculaires et de slogans formatés, Cluely a pris le contrepied : une simplicité visuelle radicale, presque dérangeante. Ce contraste crée une forme d’“oasis” visuel, qui attire naturellement l’attention. Le résultat : un énorme coup de projecteur pour une startup encore inconnue du grand public.
Mais ne vous fiez pas à l’apparente naïveté du message. Si le ton est jeune et désinvolte, l’opération est tout sauf amateur : Cluely a levé plus de 15 millions de dollars, notamment auprès du fonds prestigieux Andreessen Horowitz. Le placement média n’a donc rien d’une folie d’étudiant… c’est un vrai statement stratégique.

Un ton résolument Gen Z (et TikTok compatible)
Cluely s’adresse clairement à la Gen Z et aux étudiants, avec une identité forte : cash, virale, irrévérencieuse. Sa baseline ? “cheat on everything”. Même les offres d’emploi sont pensées pour recruter des créateurs de contenu natifs des codes TikTok.
Le buzz généré sur LinkedIn et sur les réseaux montre une chose : ce genre de campagne narrative-first — qui raconte une histoire avant même de vendre un produit — est aujourd’hui l’une des armes les plus puissantes pour se faire remarquer.
Un coup de com malin… mais suffisant ?
Reste à voir si ce stunt publicitaire débouchera sur un véritable usage du produit ou s’il restera un énième exemple de “growth via narrative”, cette tendance qui fait primer le storytelling sur la tech elle-même.
Une chose est sûre : Cluely a réussi à imposer son nom au beau milieu des géants de la pub. Et ce, avec rien d’autre qu’un peu d’humour, beaucoup de dérision, et une compréhension aiguisée des mécaniques virales.




