Une phrase. Un fond rouge. Un logo. Il n’en faut pas plus à The Economist pour faire trembler les neurones… ou les algorithmes. Fidèle à son ADN visuel, le média britannique frappe une nouvelle fois fort avec une campagne d’affichage ultra-minimaliste mais redoutablement efficace, récemment déployée au Royaume-Uni.
Et cette fois, sa cible n’est autre que l’intelligence artificielle.

Dans les rues de Londres, les passants tombent nez à nez avec des punchlines affutées comme des éditos :
- « Make AI worried you’re going to take its job. » / « Faites flipper l’IA à l’idée que vous preniez son job. »
- « Fake it until you make it to the newsagent. » / « Faites semblant… jusqu’à ce que vous arrivez chez le marchand de journaux. »
- « Do you have an unprompted opinion? » / « Avez-vous une opinion non générée par une IA ? »
- « Take the humble out of IMHO. » / « Enlevez le “humble” de votre “humble avis. »
Autant de petites bombes rhétoriques qui moquent, stimulent et interrogent notre époque, à l’heure où les IA sont capables d’écrire, de penser… et même de feindre l’humilité. Et au milieu de ce feu d’esprit : un seul nom, The Economist, en bas à droite. Pas besoin d’en faire plus quand on a la légitimité du fond et la finesse de la forme.

Un style inchangé depuis 30 ans… et toujours aussi percutant
Depuis les années 80, The Economist cultive une esthétique unique dans le paysage médiatique mondial. Pas de visuel, pas de QR code, pas de call-to-action racoleur. Juste des mots, bien choisis. Un minimalisme visuel qui devient un maximalisme intellectuel. Une stratégie rare, devenue culte, où chaque mot est un déclencheur de curiosité.
Avec cette campagne, le média démontre qu’il n’a rien perdu de son mordant. En détournant les codes de l’IA générative (les prompts, l’ultra-productivité, l’opinion calibrée), The Economist rappelle qu’aucune machine ne remplacera l’intelligence humaine… surtout quand elle est bien informée.

Une prise de parole qui repositionne le rôle du journal
Dans un monde saturé de contenus générés par IA, The Economist se place comme l’antithèse de la superficialité algorithmique. Cette campagne n’est pas seulement une pub : c’est un manifeste. Une défense de la pensée critique, de la nuance, de l’ironie mordante. Bref, de ce que seule une rédaction humaine peut encore offrir.
Et c’est là tout le génie de cette campagne : utiliser l’air du temps technologique pour rappeler la valeur de l’info, la vraie. Celle qui fait cogiter plutôt que scroller.

