Canada : un caddie de supermarché miniature pour dénoncer la précarité alimentaire

Dans une campagne choc imaginée par l’agence LG2, Moisson Montréal utilise l’un des symboles les plus banals du quotidien pour rendre visible une précarité devenue trop silencieuse.

C’est un geste que l’on fait sans y penser : attraper un panier en entrant dans une épicerie. Mais que se passerait-il si ce panier était si petit qu’il vous forçait à faire des choix impossibles ? C’est le point de départ saisissant de « Le panier de l’insécurité », la dernière campagne coup de poing lancée par Moisson Montréal en collaboration avec LG2.

Un panier minuscule pour une réalité immense

L’idée : déposer dans une épicerie un panier volontairement trop petit pour y placer ne serait-ce qu’un repas complet. Un objet perturbant qui incarne physiquement ce que vivent chaque jour les 239 000 Montréalais·es qui font appel à l’aide alimentaire chaque mois. Face à cet objet absurde, les passants sont interpellés, stupéfaits. Et surtout, confrontés à une réalité qu’on ne voit plus : l’impossibilité de se nourrir dignement.

Une précarité invisible qui touche 1 personne sur 5

En 2023, Moisson Montréal a répondu à près d’un million de demandes d’aide alimentaire par mois. Et pourtant, l’insécurité alimentaire reste largement ignorée ou banalisée. La campagne vise précisément à la rendre tangible. Derrière chaque panier vide, il y a une personne qui doit choisir entre payer son loyer, ses factures… ou manger.

Pour Moisson Montréal, il est urgent de casser le silence. Comme le rappelle Audrey Bernier, directrice marketing de l’organisme :

« L’alimentation est malheureusement une dépense compressible. Quand il faut choisir, c’est souvent sur l’épicerie que les ménages font des compromis. »

Une campagne pensée comme un électrochoc

L’activation a été filmée dans un véritable supermarché, pour capturer des réactions authentiques face à ce chariot impossible à remplir. Ce dispositif expérientiel est renforcé par une stratégie 360° : diffusion d’un film sur le web et à la télévision, affichage urbain à Montréal, présence dans La Presse+, et une activation sociale forte sur TikTok, Instagram et Facebook.

Pour Alexandre Jourdain, directeur de création chez LG2, « c’est une campagne qui met en valeur le rôle essentiel de Moisson Montréal, mais surtout, qui veut provoquer une prise de conscience collective. »

Un appel à la mobilisation citoyenne

À travers cette campagne, Moisson Montréal veut aller au-delà de la prise de conscience. L’organisme invite les citoyen·nes à poser un geste concret en soutenant financièrement ses actions, afin d’accompagner les milliers de personnes pour qui chaque repas est un défi.

Un panier, une idée simple, un message percutant : quand la créativité sert à éveiller les consciences, l’impact est immédiat. Une belle leçon de publicité sociale, qui prouve une fois de plus que les campagnes les plus puissantes sont souvent les plus visuelles.

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