Bien avant les effets spéciaux, les fonds verts, et autres images de synthèse, les réalisateurs de films muets incorporaient déjà des effets visuels très impressionnants dans leur travail. Ces techniques ingénieuses ne comptaient pas sur des outils digitaux, puisqu’évidemment, ils n’existaient pas encore à l’époque.
À la place, afin de surprendre mais surtout divertir le public, les effets spéciaux des films muets utilisaient des techniques spécifiques, telles que la perspective forcée (le principe qu’on utilise pour les photos de touristes, vous savez, quand on fait pencher la tour de Pise avec ses mains !), des poulies cachées, ainsi que des ajustements de filtres afin de faire opérer la magie !
Un utilisateur de Reddit s’est amusé à compiler certains de ces effets sur un post, puis a expliqué exactement comment ceux-ci étaient réalisés. Cela inclut les extraits des coulisses avec l’acteur Harold Lloyd (très connu pour sa scène mythique où il pend d’une horloge, suspendu dans le vide en se tenant aux aiguilles), mais aussi comment Mary Pickford peut-elle s’embrasser elle-même sur la joue dans Le Petit Lord Fauntleroy. Les deux ont requis des solutions bien créatives afin de résoudre le problème, et sont des exemples fantastiques de comment les réalisateurs ont sans cesse cherché à repousser leurs limites. On vous laisse juger de l’ingéniosité de ces plans juste en-dessous.
Monte là-dessus ! (1923)
Monte là-dessus ! utilise la perspective afin de créer l’illusion que l’acteur Harry Lloyd se pend à une horloge au-dessus du vide.
Les Temps Modernes (1936)
Tandis que Charlie Chaplin fait du patin-à-roulette dans un centre commercial, il tombe presque dans le vide ! Mais pas d’inquiétude, il était en totale sécurité : une partie du décor était peinte sur une plaque en verre, qui était placée juste devant la caméra !
Le Pirate Noir (1926)
Dans ce film, l’acteur Douglas Fairbanks effectue une descente dramatique le long d’une voile. Son frère Robert, un ingénieur, a en réalité pensé à cet effet : la caméra ainsi que la voile étaient toutes les deux placées à un angle, le couteau de Douglas était relié à une poulie cachée et un contrepoids. Des hélices d’avion ont été utilisées pour faire bouger la toile.
Ella Cinders (1926)
Afin d’effectuer ce plan, les deux faces différentes du visage de l’actrice Colleen Moore furent filmées séparément. En gros, un bout de verre avec la moitié du cadre peinte en noir, était placé devant la caméra, du coup, un seul côté était exposé. Le film était ensuite rembobiné, et le bout de verre était échangé pour un avec du noir de l’autre côté. La clé était absolument d’éviter que la caméra ou l’actrice ne bouge pendant le tournage de la séquence, ou l’effet serait ruiné.
Le Petit Lord Fauntleroy (1921)
Le film Le Petit Lord Fauntleroy n’était pas la première fois que le public voyait l’actrice Mary Pickford apparaître en double dans la même scène. Cependant, c’était le première fois qu’il voyait les doubles interagir. Charles Rosher, la personne derrière cet effet, a eu l’idée de faire bouger Mary derrière elle-même, en ayant une silhouette très détaillée d’elle-même, peinte sur du verre, et en utilisant un cadre métallique qui empêcherait la caméra de bouger. Le plan de 3 secondes aura pris 15 heures de travail avant de l’avoir pour de bon !
Ben-Hur (1925)
Tandis que Jesus guérit les lépreux dans Ben-Hur, on dirait de la magie cinématique. En réalité, il s’agit du travail du cinématographe Karl Struss et son utilisation d’un filtre couleur. Lorsque celui-ci était ajusté, le maquillage des femmes malades n’était plus visible sur pellicule.
Sherlock Jr. (1924)
Ce plan a l’air de nous montrer l’acteur Buster Keaton, qui conduit sur un pont brisé. En fait, le bas du cadre a été « éliminé » en utilisant un bloc noir, s’alignant parfaitement avec le pont, puis Buster a été filmé roulant sur le pont encore intact. La séquence des camions a été filmée séparément avec une partie du pont qui a été retirée.
Source : twistedsifter.com