L’idée créative en un clin d’œil

  • Avec Concrete Coral, Leandro Erlich immerge vingt voitures sculptées sous six mètres d’eau à Miami Beach : une installation monumentale qui détourne l’embouteillage en symbole de renaissance marine et première grande étape du futur parc sous-marin ReefLine.
  • Chaque voiture, moulée en béton marin pH neutre, est pensée pour accueillir la vie : les coraux du Miami Native Coral Lab y seront fixés grâce à la technologie Coral Lok, transformant peu à peu cette file immobile en véritable récif artificiel.
  • Pensé pour durer, ce projet mêle art contemporain, recherche écologique et médiation publique, dans un contexte où Miami a perdu 90 % de ses coraux et où l’art devient une passerelle puissante pour sensibiliser à la fragilité des océans.

Sous la surface turquoise de Miami Beach, une scène inattendue prend vie. Là où l’on s’attendrait à rencontrer poissons et rochers, ce sont… des voitures que l’on découvre. Pas des carcasses abandonnées, mais vingt sculptures grandeur nature, posées à environ six mètres de profondeur. L’artiste argentin Leandro Erlich les signe dans une œuvre monumentale baptisée Concrete Coral, première grande installation du ReefLine, un futur parc sous-marin d’e sept miles d’un peu plus de onze kilomètres mêlant art et restauration écologique.

Pensé comme une fable moderne, le projet détourne le symbole le plus agaçant de Miami Art Week, l’embouteillage, pour en faire un terrain de renaissance. Là où l’on voyait autrefois une métaphore de pollution, Erlich imagine un décor où le vivant peut reprendre ses droits. Une vision qui lie art, biologie marine et imagination collective.

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Quand un bouchon devient un récif

Concrete Coral met en scène une file de voitures sculptées, plongées sous les vagues, comme happées par l’océan. Chaque véhicule est réalisé en béton marin pH neutre, moulé à partir de formes 3D et conçu pour favoriser l’accroche des coraux. Une transformation totale : le moteur disparaît, la carrosserie devient abri, et la vitesse laisse place au lent travail de la nature.

Ce renversement est au cœur de la démarche d’Erlich. Transformer une source de pollution en support de vie, c’est interroger notre rapport aux infrastructures humaines tout en offrant une seconde chance à un écosystème en déclin. Les coraux cultivés dans le Miami Native Coral Lab seront fixés dans les prochains mois grâce à la technologie Coral Lok, créant peu à peu une forêt vivante qui viendra recouvrir la file de voitures.

Un chantier titanesque pensé pour durer

Chaque sculpture pèse jusqu’à seize tonnes et a dû être renforcée pour résister aux conditions extrêmes du littoral floridien. Avant de rejoindre le fond marin, les voitures ont affronté des simulations d’ouragans à l’Université de Miami. Leur installation définitive, à 780 pieds du rivage, marque la première grande étape d’un projet qui s’étendra sur plusieurs années, orchestré par Ximena Caminos et masterplanifié par OMA.

Ce parc sous-marin fera coexister art contemporain, technologies de restauration écologique et expériences publiques. Pendant Miami Art Week, les visiteurs peuvent repérer l’œuvre grâce à la Meditation Buoy d’Andrés Reisinger, un repère pastel qui flotte au-dessus du site, et rejoindre la zone en paddle électrique, en snorkeling ou via le centre de médiation marine flottant qui propose ateliers, excursions et discussions avec artistes et scientifiques.

L’art comme point de départ d’un éveil écologique

Si Concrete Coral est un geste artistique spectaculaire, il s’inscrit surtout dans une démarche éducative et scientifique. Miami a perdu près de 90 % de ses coraux en un siècle, et ReefLine veut devenir un laboratoire à ciel ouvert, documentant chaque avancée, chaque résilience, chaque échec. Car au-delà du support artistique, ce parc marin ambitionne d’alerter, de sensibiliser et de replacer le vivant au centre du débat public.

Dans cette procession immobile de voitures envahies par la vie, il y a l’idée que nos erreurs peuvent devenir des terrains d’apprentissage, et que l’art peut servir de passerelle entre l’humain et le fragile équilibre de l’océan.

Une conclusion comme un souffle sous-marin

En observant ces voitures immobiles colonisées par les coraux, on se surprend à imaginer un avenir où nos structures les plus rigides pourraient devenir des refuges inattendus. Concrete Coral rappelle que même sous l’eau, l’espoir peut pousser, lentement, patiemment, comme un corail qui s’accroche et reconstruit ce que l’on pensait perdu.

Pour (re)découvrir une autre façon dont l’art interroge notre rapport aux crises environnementales, vous pouvez aussi lire comment cet artiste transforme une place en scène de montée des eaux plus vraie que nature.