L’idée créative en un clin d’œil

  • Avec Portraits of Overwhelm, l’artiste danois Kåre Frang met en scène une inondation urbaine fictive, transformant la place Torvet en un décor post-catastrophe où seules les toitures de voitures émergent.
  • Cette installation immersive confronte le public à la crise climatique en matérialisant notre vulnérabilité face à la montée des eaux et au déni collectif qui l’accompagne.
  • Entre art, écologie et émotion, l’œuvre agit comme un avertissement silencieux : si l’eau n’a pas encore tout recouvert, elle a déjà commencé à changer notre regard sur le monde.

À Horsens, au Danemark, une œuvre bouleverse les passants en les plongeant dans une réalité qu’ils préfèrent souvent tenir à distance. Avec Portraits of Overwhelm, l’artiste Kåre Frang ne simule pas simplement une inondation : il met en scène les conséquences directes de la crise climatique et de la montée des eaux. Dans un bassin d’eau boueuse jonché de déchets, seules les toitures de voitures émergent, comme des fragments d’un monde qui s’enfonce lentement. Une vision à la fois dérangeante et familière, miroir des transformations irréversibles déjà à l’œuvre.

Présentée sur la place Torvet, l’installation recrée un paysage submergé qui invite chacun à mesurer la fragilité de nos environnements. On y avance avec la sensation étrange d’être à la frontière entre fiction et futur proche, comme si la scène représentait ce moment juste après la catastrophe, quand l’eau ne s’est pas encore retirée et que l’on cherche à comprendre ce que l’on a perdu. L’œuvre agit alors comme un avertissement silencieux, révélant notre vulnérabilité collective face au dérèglement du climat.

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Quand l’art expose la crise climatique

Avec Portraits of Overwhelm, Kåre Frang ne raconte pas seulement une submersion : il matérialise l’impact humain et émotionnel des bouleversements environnementaux. Les voitures à moitié ensevelies deviennent autant de vestiges de vies disparues ou interrompues, rappelant que derrière chaque événement climatique extrême se cachent des histoires, des trajectoires et des décisions prises trop tôt… ou trop tard. Le spectateur n’est plus simple observateur : il devient marcheur dans un décor qui pourrait exister demain dans n’importe quelle ville du monde.

Entre conscience et déni

L’installation explore ce mouvement intérieur qui nous traverse face à l’effondrement écologique : l’alerte permanente, suivie presque aussitôt par l’oubli, lorsque le quotidien reprend le dessus. En faisant surgir des toits de voitures comme des pensées qui affleurent puis disparaissent sous la surface, l’artiste illustre la façon dont nous oscillons entre lucidité et déni. Un basculement constant qui explique, peut-être, pourquoi nous réagissons si lentement à l’urgence climatique.

Un décor figé dans un futur qui nous guette

En s’immergeant dans cet espace, on ressent autant la gravité que l’absurdité de notre époque. Autour de l’installation, la ville continue de vivre, les passants traversent la place comme n’importe quel jour, et pourtant les signes de catastrophe sont là, immobiles, placés au cœur du quotidien. Ce contraste donne à l’œuvre sa puissance, transformant un lieu public en scène d’un futur plausible que nous refusons de regarder en face.

Un avertissement qui ne disparaît pas avec l’eau

Lorsque l’on quitte Torvet, il reste une sensation de flottement, comme si l’eau retenait encore un dernier message. Kåre Frang rappelle que la crise climatique ne se manifeste pas seulement par des événements extrêmes : elle s’insinue dans nos vies, modifie nos repères et nous oblige à repenser notre place dans un monde en transformation rapide. À nous de décider si nous continuons d’avancer les yeux fermés ou si nous choisissons enfin d’entendre ce que cette œuvre — et la planète — tentent de nous dire.

Et pour (re)découvrir une autre œuvre qui confronte notre quotidien à ses propres contradictions, explorez ces portraits dans les déchets de l’artiste Gregg Segal, un projet puissant où des Américains posent allongés dans leurs détritus d’une semaine.