Quand une histoire d’adultère devient un phénomène mondial, certaines marques s’écroulent… et d’autres rebondissent avec créativité. La start-up Astronomer, spécialisée dans la gestion de flux de données, s’est retrouvée au cœur d’un scandale médiatisé à la vitesse de la lumière : son PDG et sa DRH, tous deux mariés… à d’autres personnes, ont été filmés dans une posture intime lors d’un concert de Coldplay. Diffusée sur l’écran géant du stade, la scène a été massivement relayée, parodiée, détournée — jusqu’à devenir un mème global entraînant même des réactions de marques, comme nous vous en parlions dans cet article.
Mais plutôt que d’adopter la posture classique du silence ou de l’excuse formelle, Astronomer a pris le contre-pied. Quelques jours après les démissions des deux protagonistes, l’entreprise a dévoilé une vidéo inattendue mettant en scène… Gwyneth Paltrow. Oui, l’actrice oscarisée. Et surtout, l’ex-femme de Chris Martin, le chanteur de Coldplay. Un clin d’œil savamment orchestré, qui relève autant de l’humour subtil que du coup marketing malin.
Une communication de crise version Hollywood
Dans cette vidéo publiée sur les réseaux d’Astronomer, Gwyneth Paltrow se présente comme “porte-parole temporaire” de la marque. Face caméra, elle enchaîne les réponses décalées à des questions fictives — “OMG what the actual f—?” — pour mieux recentrer le discours sur le cœur de métier de l’entreprise : la data, l’automatisation, l’IA. Le tout, avec un ton volontairement impassible, presque absurde, qui rappelle les détournements publicitaires à la Tim & Eric.
En creux, Astronomer adresse un message clair : notre boîte fait parler d’elle, autant en profiter pour rappeler ce qu’elle fait vraiment. Et le fait que Gwyneth Paltrow prononce avec sérieux des phrases techniques sur Apache Airflow ou la conférence “Beyond Analytics” ne fait que renforcer l’effet viral du dispositif.
Une mise en scène habilement pensée
Ce choix d’ambassadrice n’a rien d’anodin. En plus de sa notoriété mondiale, Gwyneth Paltrow incarne, via son image publique, l’élégance distante, la maîtrise de soi… et une certaine ironie, parfois moquée, autour de son mode de vie bien-être. Ici, elle devient la garante (éphémère) de la réputation d’une entreprise tech piégée dans un scandale sentimental. Le parallèle entre vie privée et image publique est savamment utilisé — jusqu’à la dernière réplique : “Merci de votre intérêt pour Astronomer.”
Au-delà de l’audace, ce repositionnement rapide démontre la capacité d’une marque à reprendre la main dans une tempête médiatique. En maîtrisant les codes du web, en embrassant l’absurde et en assumant la viralité, Astronomer transforme un bad buzz en campagne de notoriété. Et à voir les millions de vues générées, le pari semble déjà gagné.
