Fourchettes, sèche-cheveux, bouchons de dentifrice ou même jambes de poupées… Pour Stephanie Hongo, alias Sugarfox, tout est matière à création. Depuis son atelier dans le Connecticut, cette sculptrice d’un genre à part redonne vie à nos rebuts domestiques en leur donnant une forme spectaculaire : celle d’animaux plus vrais que nature.
C’est en 2017 que Stephanie Hongo découvre la puissance créative du déchet. À l’époque, sans grands moyens, elle s’inspire des œuvres du street artist portugais Bordalo II et se met en tête de créer elle aussi une sculpture à partir d’objets promis à la benne. Son tout premier essai, un cerf bleu baptisé Yandoo, marque le début d’une série qui ne s’est jamais arrêtée depuis.

Un bestiaire né des poubelles
Aujourd’hui, elle a créé plus de 160 œuvres, toutes fabriquées à partir d’objets recyclés : couverts en plastique, vieux sacs à main, appareils électroniques hors d’usage… Rien n’échappe à son regard affûté. Les déchets deviennent plumes, écailles, becs, oreilles ou museaux.
Une approche artistique avant tout
Bien qu’elle soit souvent qualifiée d’“éco-artiste”, Stephanie revendique avant tout sa démarche artistique : l’environnement est un bonus, pas le point de départ. Chaque sculpture est pensée dans les moindres détails : elle commence par dessiner mentalement la structure de l’animal, identifie les éléments nécessaires pour lui donner forme, puis assemble les matériaux avec une précision quasi chirurgicale.
Sa minutie se reflète dans ses œuvres : une pieuvre qui semble s’élancer entre les coraux, un koala qui enlace tendrement un arbre, un hibou dont les plumes sont sculptées à partir de fourchettes tordues. Le tout est ensuite peint à la bombe, pour un rendu final aussi réaliste que saisissant.
Un succès né des réseaux sociaux… et de la débrouille
Son nom de scène, Sugarfox, est aujourd’hui bien connu sur Instagram, où ses créations s’arrachent à partir de 400 dollars. Ses abonnés, conquis par ses œuvres, sont devenus ses premiers fournisseurs. Amis, voisins et inconnus lui laissent régulièrement des sacs de déchets ménagers, persuadés qu’ils contiennent la future patte d’un fauve ou le bec d’un oiseau exotique.
Ce soutien populaire lui permet aujourd’hui de vivre de son art, une réalité qu’elle considère comme une chance inespérée. Et elle n’a plus besoin de fouiller les poubelles : son stock déborde.
De la récup’ à la reconnaissance
Ce qui fascine chez l’artiste, c’est sa capacité à transformer notre banal quotidien en œuvres de contemplation. Chaque sculpture porte en elle une double lecture : l’émerveillement devant la forme animale, et la surprise de reconnaître, sous une aile ou une oreille, un objet que l’on croyait sans valeur.
Son travail interroge notre rapport à la consommation et au jetable, sans jamais moraliser. Pour en découvrir davantage sur son travail, n’hésitez pas à vous rendre sur son site internet et sa page Instagram.
Et dans un esprit similaire, on vous invite à (re)découvrir les sculptures de l’artiste américain Chris Hynes, qui redonne vie aux animaux… avec des pièces de métal recyclées.





























