Il redonne vie aux animaux… avec des pièces de métal recyclées

Dans un monde saturé d’objets jetables, l’artiste américain Chris Hynes redonne vie à la ferraille. À travers des sculptures hybrides qui conjuguent brutalité industrielle et poésie organique, il met en lumière la fragilité du vivant. Une œuvre engagée, née dans les casses et les silences de la disparition.

Formé à la Ringling School of Art and Design et initié au travail du métal par l’artiste John Williams, Chris Hynes arpente les casses locales à la recherche de matériaux abandonnés. Ces fragments rouillés deviennent la base de ses œuvres : tiges tordues, plaques cabossées, boulons rongés. Chaque pièce trouvée suggère une forme, une dynamique, une silhouette.

Un art né de l’acier, façonné par l’urgence écologique

Mais c’est dans le contraste que réside la force de ses créations. Il associe le métal récupéré à de l’argile, introduisant une texture plus douce, presque fragile, dans ses sculptures. Le résultat : des œuvres animales qui semblent osciller entre deux mondes – la chair et l’acier, la vie et la ruine.

Des espèces menacées figées dans le métal

Ces dernières années, l’artiste s’est focalisé sur un sujet brûlant : les espèces en danger critique d’extinction. Ours polaire, félin insaisissable, oiseau rare… Chaque sculpture devient une forme d’hommage à ces créatures au bord du précipice. Leur anatomie stylisée reflète leur vulnérabilité, tandis que le métal rugueux symbolise l’environnement hostile qui les menace.

Loin du naturalisme, il mise sur une esthétique symbolique. Il juxtapose la souplesse du vivant à la froideur de l’industriel, soulignant l’impact humain sur la biodiversité. Ces sculptures passent de la forme de la chair naturelle à la dureté du métal synthétique. Un jeu de tensions qui donne à voir, sans discours, l’effritement du vivant.

Une pratique entre recyclage et sculpture manifeste

L’approche de Chris Hynes est aussi matérielle qu’éthique. Travailler avec des objets voués à la destruction n’est pas un simple choix, mais une déclaration de principe. En sauvant des fragments d’acier de l’oubli, il tente de sauver aussi les formes qu’ils incarnent. Ses œuvres ne cherchent pas seulement à séduire ; elles interrogent.

Avec plus de dix ans de pratique derrière lui, l’artiste développe une œuvre cohérente et profondément contemporaine, où l’écologie rencontre la création, et où chaque sculpture est à la fois artefact et manifeste. Pour en découvrir davantage sur ses créations, n’hésitez pas à vous rendre sur sa page Instagram et son site internet.

Et dans un esprit similaire, souvenez-vous des sculptures mécaniques d’animaux en matériaux recyclés, avec principalement de la ferraille, de l’artiste Jordan Sprigg.

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