Et si les pancartes devenaient des boucliers ? Face à la montée des violences policières à travers le monde, une ONG américaine imagine un objet à la fois militant, protecteur et hautement symbolique. Baptisée “Shield the Protest”, cette campagne signée Courageous Conversation Global Foundation donne naissance à la première pancarte capable de résister à des tirs de flash-balls. Une réponse concrète à un danger bien réel.
En 2023, plus de 30 pays ont été le théâtre de manifestations où l’usage abusif des flash-balls a causé des milliers de blessés — parfois graves, parfois irréversibles. Et au cœur de ces répressions, des visages défigurés, des vies bouleversées, des voix muselées. L’objectif de cette campagne ? Réaffirmer un droit fondamental : celui de manifester sans risquer sa peau.
Quand la pancarte devient armure
Développée avec l’aide d’un expert en balistique, la pancarte “Shield the Protest” a été conçue pour encaisser l’impact d’un tir de flash-ball tout en restant assez légère pour être portée à bout de bras. Son idée force : protéger les manifestants tout en amplifiant leur message, sans les contraindre à choisir entre visibilité et sécurité.
Dans la vidéo officielle, on découvre les tests réalisés sur ces pancartes anti-émeutes d’un nouveau genre. Le message est clair : il ne s’agit plus seulement de protester, mais de survivre à sa propre prise de parole.
Une première apparition à Paris, lors d’un rassemblement symbolique
Pour le lancement de l’initiative, Courageous Conversation a choisi un événement fort : une manifestation parisienne en hommage aux personnes mutilées par des tirs de LBD. Sur place, un invité très attendu : Jérôme Rodrigues, figure emblématique des Gilets Jaunes, lui-même éborgné lors d’un rassemblement en 2019. Le lieu, le public, l’objet : tout dans cette action résonne comme un cri d’alerte, mais aussi comme un espoir d’un autre dialogue.
Un message politique et international
En plus d’être un manifeste visuel, “Shield the Protest” est un plaidoyer. L’ONG appelle à un meilleur encadrement de l’usage des armes dites non létales, mais aussi à une formation renforcée des forces de l’ordre, afin que de telles pancartes n’aient bientôt plus lieu d’être.
Avec cette campagne conçue par Change Paris et Horizon FCB, la publicité sort une nouvelle fois de son terrain traditionnel pour devenir un levier de lutte citoyenne. Une preuve que la créativité peut, elle aussi, servir de protection.
Et si le sujet vous intéresse, nous ne pouvons que vous recommander de (re)découvrir cette puissante campagne de communication d’Amnesty contre les armes utilisées en manifestations.
