Au Liban, un hôpital bombardé affiche les lois humanitaires qu’on ne respecte plus

Face à la montée des attaques au cœur du sud du Liban, un hôpital frappé par la guerre devient le support d’un message gravé dans la pierre… ou plutôt dans les ruines. À travers une initiative poignante baptisée « Laws Under Attack » (comprenez ici : lois attaquées), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec l’agence TBWA\RAAD, a décidé de faire du dernier hôpital opérationnel de la région, lui-même victime d’un bombardement, un manifeste visuel contre l’effondrement du droit humanitaire.

Au lieu de masquer les stigmates du conflit, cette campagne choisit de les exposer. Mieux : de les inscrire dans l’Histoire. Sur les murs fissurés de l’hôpital, l’artiste libanais Ghaleb Hawila, spécialiste de la calligraphie murale, a reproduit avec minutie des extraits de la Convention de Genève, texte fondateur du droit international humanitaire.

Quand les murs blessés deviennent les témoins du droit

Chaque fracture dans le béton devient une métaphore vivante de la fragilité des lois censées protéger les civils et les soignants. Le contraste entre les articles de loi et la violence des lieux crée une tension glaçante : ici, le texte n’est plus une abstraction. Il est gravé dans les cicatrices du réel.

Une campagne sans filtre, sans détour, sans euphorie

Avec cette initiatve, le CICR s’éloigne des formats de communication classiques. Pas de voix off ni d’effet dramatique. Juste le silence pesant des débris, et le droit, écrit là où il a été bafoué. Ce choix fort, presque brut, rappelle que la neutralité médicale n’est pas une option, mais un droit garanti depuis plus de 70 ans.

Ce que la campagne met en lumière, c’est l’inacceptable banalisation de la violence envers les hôpitaux dans les zones de conflit. En transformant une scène de destruction en œuvre à ciel ouvert, le CICR envoie un signal clair : les hôpitaux ne doivent jamais devenir des cibles.

Un appel au sursaut collectif

Au-delà de l’impact artistique, le projet interpelle la communauté internationale. Elle exige des États comme des groupes armés qu’ils respectent leurs engagements en matière de droit humanitaire. Car protéger les hôpitaux, c’est protéger la vie. Protéger les soignants, c’est préserver l’espoir.

Quand la création devient une forme de résistance

En mêlant art, activisme et mémoire, le CICR signe ici une campagne qui sort du cadre publicitaire pour devenir une archive vivante du conflit. Une archive qui dérange, parce qu’elle est vraie. Une archive qui force à regarder là où l’on détourne trop souvent les yeux.

Et dans un élan créatif tout aussi engagé, nous vous invitons à (re)découvrir ces 7 œuvres sur des bâtiments bombardés en Ukraine, par l’artiste Banksy.

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