Et si la pub la plus marquante de l’année était aussi la plus absurde… et la moins chère ? À l’occasion des finales NBA 2025, des millions de téléspectateurs américains ont découvert un spot publicitaire complètement loufoque : un alien qui descend une pinte de bière, un cow-boy en slip avec un chihuahua, une piscine gonflable remplie d’œufs… Le tout diffusé en prime time, avec un budget dérisoire de 2000 dollars et produit en 2 jours à l’aide de l’IA générative.
Derrière cette opération inattendue, la plateforme de trading Kalshi et le réalisateur PJ Accetturo, qui ont utilisé le nouvel outil Veo 3 de Google pour concevoir cette pub 100 % générée par IA. Leur objectif ? Créer “la pub la plus délirante possible sur le thème des paris”. Et autant dire qu’ils ont tenu parole.

Une explosion visuelle… et un coût ridiculement bas
Pour un spot télé traditionnel, il faut compter des centaines de milliers de dollars, plusieurs semaines de production, une équipe complète et parfois un casting de célébrités. Ici, une seule personne, 300 à 400 générations d’images IA, et une poignée de prompts bien ficelés ont suffi à livrer un film de 30 secondes, monté sur CapCut ou Premiere Pro. Résultat : des économies et un rendu aussi absurde qu’addictif, pile dans l’esthétique virale de l’année.
Diffusée devant des millions de fans de basket, la publicité a été pensée comme une bombe à dopamine visuelle, enchaînant des scènes décalées à toute vitesse pour capter l’attention. Une esthétique proche des shitposts TikTok… mais en télé, avec la même logique : faire réagir, choquer, buzzer.
Le début d’une nouvelle ère pour la pub ?
L’opération pose une question majeure : assiste-t-on à un tournant dans l’industrie publicitaire ? Face à l’explosion des coûts de production, des géants comme Meta, Amazon ou Netflix investissent massivement dans la création publicitaire automatisée par IA. Kalshi n’est qu’un avant-goût d’un modèle qui séduit déjà : des campagnes express, moins chères, conçues par des micro-équipes, mais potentiellement capables de rivaliser avec les grandes productions.
Comme le résume PJ Accetturo, “le futur, ce sont de petites équipes qui créent du contenu viral chaque semaine pour les marques, et obtiennent 80 à 90 % des résultats pour une fraction du prix.”
The world’s gone mad pic.twitter.com/VmoDLbwk1v
— Kalshi (@Kalshi) June 11, 2025
Une prouesse technique… mais des questions éthiques
Si l’idée impressionne, elle interroge. Que reste-t-il du métier de réalisateur ou de producteur quand un seul créatif peut générer des clips en quelques heures ? Comment préserver la qualité narrative ou artistique dans un modèle où l’absurde prime sur le sens ? Et surtout : comment informer le public qu’une pub est artificielle, quand le rendu est de plus en plus réaliste ?
Le spot de Kalshi fascine autant qu’il inquiète. En réduisant la pub à un zapping surréaliste, l’IA bouleverse les repères visuels et professionnels. Pour certains, c’est une libération créative. Pour d’autres, une menace directe sur la valeur du travail humain.
Derrière l’extravagance assumée de ce spot diffusé pendant les NBA Finals, c’est une nouvelle ère de la communication qui se profile. Plus rapide, plus accessible, plus folle… mais aussi plus instable. Une révolution créative qui pose autant de questions qu’elle ouvre de portes. Et si cette pub absurde était le début d’un changement aussi radical que… dérangeant ?




J’en peux déjà plus de cette IA utilisée à mauvais escient, et c’est que le début…