La Société de sauvetage du Québec, en collaboration avec l’agence LG2, déploie une campagne percutante à l’occasion de la Semaine nationale de prévention de la noyade. Objectif : rappeler l’importance vitale du port de la veste de flottaison individuelle (VFI). Son nom : « Les vestes fantômes ». Un symbole aussi poignant qu’implacable, installé à proximité des lieux où des noyades ont réellement eu lieu.
Difficile de rester indifférent face à une veste de sauvetage peinte en blanc, suspendue à quelques mètres d’un plan d’eau. Ces “vestes fantômes” rendent hommage aux victimes de noyade et alertent les plaisanciers sur un fait tragique : 70% des noyés lors d’activités nautiques ne portaient pas leur gilet de sauvetage, ou la portaient mal. Chaque veste blanche marque une absence. Celle d’un corps qui aurait pu être sauvé.

Des vestes blanches pour ceux qu’on ne peut plus sauver
La campagne s’appuie sur une vidéo de 60 secondes narrée par Roxanne Girouard, mère d’Alexandre Levasseur, décédé en 2021. Pour l’occasion, la famille a offert la veste de leur fils disparu. Un geste bouleversant qui transforme un objet de sécurité en mémoire vivante.
Un dispositif multicanal pour frapper au bon moment
Pour renforcer l’impact de ce symbole, la campagne sort du cadre traditionnel. Les vestes blanches ne sont pas seulement visibles au bord des lacs : elles s’invitent aussi dans les rayons de Canadian Tire, placées à côté des gilets en vente, au moment précis où l’on hésite à en acheter une. Un rappel silencieux mais lourd de sens.
L’opération se prolonge sur les boutiques en ligne d’enseignes outdoor comme Latulippe, SAIL ou Altitude Sports. Là encore, le message est clair : acheter une veste de flottaison n’est pas un luxe, mais un choix vital.
Éviter le piège de la morale pour provoquer l’empathie
“On voulait créer un symbole fort, qui allait rester dans le temps”, explique Frédéric Tremblay, directeur de création chez LG2. Plutôt que de brandir des injonctions, l’agence a misé sur l’émotion et la projection : voir une veste fantôme là où l’on s’apprête à naviguer, c’est visualiser l’irréparable, avant qu’il ne survienne.
La démarche refuse le ton moralisateur pour mieux toucher les consciences. Susciter l’empathie tout en se projetant dans une conséquence réelle a été la voie choisie pour que la morale s’impose d’elle-même.
Une campagne rendue possible grâce à un soutien institutionnel
L’initiative bénéficie du soutien de Transports Canada, partenaire de longue date de la Société de sauvetage. Leur expertise en sécurité nautique a permis de concevoir un message cohérent, ancré dans le réel et soutenu par les chiffres.
Et dans un esprit similaire, (re)découvrez ce pansement géant qui flotte pour dénoncer l’indifférence face aux morts en mer, par l’ONG SOS MEDITERRANEE.







