Le leader de l’e-commerce Amazon propose des millions d’articles pour répondre à peu près à tous les caprices et envies qui peuvent nous traverser l’esprit. Un catalogue produit si important que les livreurs de l’entreprise doivent jongler entre la multitude de courses qu’ils ont à effectuer, souvent au détriment de leur propre confort.
Des conditions de travail souvent difficiles qui les empêchent même de se rendre simplement aux toilettes, les obligeant très souvent à uriner dans des bouteilles en plastique. Pour interpeller le géant américain, l’auteur et vidéaste britannique Oobah Butler, connu pour se moquer des sujets qui fâchent, a alors eu l’étrange idée de collecter des bouteilles d’urine de livreurs et de les vendre sur la plateforme. CQFD !
Mis en lumière par le média Vice, le projet du créatif s’articule autour d’un documentaire d’investigation baptisé The Great Amazon Heist pour la chaîne Channel 4. Pour le réaliser, il s’est alors rendu dans les centres Amazon du Royaume-Uni, de l’Italie, de l’Espagne et des Etats-Unis pour y observer (et dénoncer) les rouages de l’entreprise. Parmi toutes les choses qu’il a découvertes, une en particulier l’a interpellé : les dizaines de bouteilles contenant du liquide aux diverses nuances de jaune jetées par les chauffeurs-livreurs ainsi que leurs témoignages accablants.
Il a alors eu l’idée de les collecter et d’en faire… de (fausses) boissons énergisantes. C’est alors qu’il a créé la marque Release Energy pour laquelle il a imaginé un packaging et un logo à l’aide de l’un de ses amis, Stan Cross. Pour aller encore plus loin, il a créé un slogan vantant les « recharges à l’infini » de cette boisson mais il a également étayé la liste atypique d’ingrédients en précisant l’eau, l’urée ou encore l’acide urique qu’elle contient.
Une fois sa stratégie mise en place, le britannique est finalement parvenu à répertorier ses produits dans la catégorie « boisson énergisante » sur la plateforme Amazon et s’est même hissé parmi les best-sellers en Grande-Bretagne. Évidemment, Amazon s’est ensuite rendu compte de la supercherie et a supprimé le produit.
Une initiative dystopique qui met tristement en lumière la réalité du quotidien de salariés de l’entreprise américaine, qui n’hésite pas à bafouer certains droits humains pour le profit et la rentabilité. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Amazon se retrouve dans le collimateur : souvenez-vous de ce défi lancé par Amazon qui avait littéralement tourné au bad buzz.
Le documentaire « The Great Amazon Heist »
Les bouteilles Release Energy
On ne dira jamais assez à quel point nous sommes complices d’abus lorsque nous consommons égoïstement