Depuis sa création en 1892, le célèbre magazine de mode Vogue met à l’honneur des personnalités qui ont marqué leur passage sur terre qu’il s’agisse d’acteurs, de chanteurs, de designers, de créateurs et bien plus encore.
Mais pour son édition spéciale beauté du mois d’avril 2023, Vogue Philippines a réalisé un exploit en mettant à l’honneur la tatoueuse philippine Whang-od âgée de 106 ans, faisant d’elle la personne la plus âgée à faire la couverture du magazine.
Présentée comme la dernière et plus ancienne tatoueuse traditionnelle de Kalinga, elle a commencé à l’âge de 16 ans aux côtés de son père. Elle marquera notamment son époque en devenant l’une des premières femmes à pratiquer cet art tribal jusqu’à présent réservé aux hommes.
Avec les années, le Kalinga, également appelé mambabatok, s’est peu à peu perdu auprès des nouvelles générations qui ont quitté les campagnes reculées des Philippines pour les grandes villes. Cette forme d’art qui se transmet par les liens du sang et qui consiste à recouvrir son corps de tatouages au cours de son existence, permet ainsi d’exprimer la beauté et la féminité des femmes tandis qu’il symbolise le courage pour les hommes.
En plus d’avoir réalisé de nombreux tatouages au sein de sa propre tribu, elle a acquis au cours des quinze dernières années, une notoriété internationale qui amène les amateurs de tatouages du monde entier à parcourir des heures de voyage dans l’espoir de se faire tatouer par Whang-od en personne.
Afin que la tradition familiale ne se perde pas, Whang-od qui n’a jamais eu d’enfant a formé sa petite-nièce Grace Palicas alors qu’elle avait tout juste 10 ans. Âgée aujourd’hui de 26 ans, la jeune femme a créé son propre studio de tatouage spécialisé dans le mambabatok avec une de ses cousines.
Alors que la rédaction du magazine avait revu sa ligne éditoriale ces dernières années afin de mieux représenter la diversité, Vogue Philippines réalise un coup de maître avec une si belle couverture.
La couverture de l’édition avril 2023 de Vogue Philippines
En plus de faire rayonner un art oublié, elle parvient à mettre en lumière la beauté d’une âme et l’héritage philippin aux quatre coins du globe. Et pour cause, les publications relatives à l’édition d’avril ont comptabilisé pas moins de 500 000 réactions sur le compte Instagram du magazine en seulement cinq jours.
Une très belle histoire qui nous rappelle beaucoup celle de la journaliste Oriini Kaipara qui est devenue la 1ère présentatrice TV avec un tatouage Maori sur le visage.
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