Et si votre tasse à café ou votre paille était fabriquée… à partir du plastique qui circule dans votre propre sang ? C’est l’idée troublante, mais tristement réaliste, au cœur de “Plastic Blood”, la dernière campagne-choc de la biotech brésilienne OKA, imaginée avec l’agence DM9.
À travers une exposition itinérante, les deux entités veulent alerter sur un fléau invisible : les microplastiques qui empoisonnent silencieusement notre organisme. Un projet artistique et scientifique qui transforme un problème microscopique en cri d’alerte sanitaire mondial.

Un plastique bien plus intime qu’on ne l’imagine
On le savait déjà que l’on trouvait des microplastiques dans les océans, les sols et l’air. Mais ce que cette campagne met en lumière, c’est que le plastique est désormais en nous. En analysant plus de 1000 poches de sang jetées, soit 450 litres, OKA a isolé les microplastiques présents dans le système sanguin humain. Résultat ? Il y en a assez pour imprimer en 3D des objets du quotidien : verres, pailles, bouteilles…
L’exposition, lancée à São Paulo, dévoile ces faits glaçants dans une mise en scène qui pousse à se poser une question essentielle : et si le plastique que vous utilisez aujourd’hui, c’est vous qui le porterez demain dans vos cellules ?
Une pollution devenue crise sanitaire
Derrière cette opération choc se cache un chiffre vertigineux : nous ingérons environ 30 grammes de microplastiques chaque semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit. Sur une vie, cela représente jusqu’à 25 kg qui s’infiltrent dans notre sang, nos organes, et parfois même dans le cerveau ou le lait maternel. Les premières études relient cette exposition chronique à des risques de démence, de cancer et de maladies neurodégénératives.
Face à cette réalité encore peu médiatisée, Laura Esteves, vice-présidente de la création chez DM9, explique :
“Il fallait rendre le microscopique visible, émotionnel et médiatique. Transformer l’indifférence en conscience, l’habitude en choc.”
Une solution tangible, enracinée dans l’Amazonie
Mais la force de “Plastic Blood” ne réside pas seulement dans son impact visuel. Elle propose aussi une alternative concrète. OKA développe depuis plusieurs années des emballages 100% biodégradables à base de fécule de manioc, une plante locale comestible et essentielle à l’économie amazonienne. Résultat : des matériaux résistants, compostables, parfois même comestibles, qui nourrissent la terre au lieu de l’empoisonner.
Un cercle vertueux qui répond à une situation alarmante : le Brésil est le quatrième plus grand producteur mondial de déchets plastiques, mais n’en recycle qu’environ 1%.
Un tournant dans la communication écologique
Avec cette activation inédite, OKA et DM9 signent ici un basculement majeur dans la façon de parler d’écologie. Finie la distance, place à l’émotion brute, au corps en danger, à la prise de conscience immédiate.
Et dans la même logique d’opération activiste, (re)découvrez cette tortue géante de 600 kg de déchets plastiques, échouée sur une plage en Inde dans le cadre de l’opération Unplastic India Challenge, pour dissuader les personnes d’utiliser du plastique à usage unique et les alerter sur leur impact.









