Et si nos idées reçues nous empêchaient de voir la réalité en face ? À l’occasion de la journée internationale Support. Don’t Punish du 26 juin, dédiée à des politiques des drogues centrées sur la santé et les droits humains, la Fédération Addiction et l’agence Orès France dévoilent une campagne aussi ludique que percutante.
Son objectif : bousculer les stéréotypes sur les usagers de drogues en transformant un jeu de société bien connu en outil de prise de conscience collective.
Un jeu pour révéler l’invisible
Renommé « Qui est le drogué ? », le jeu détourne le célèbre “Qui est-ce ?” pour faire apparaître l’évidence : la consommation de drogues traverse toutes les couches de la société. Pas de look stéréotypé, pas de rôle prévisible. Chaque personnage du jeu est un usager – et chaque carte cache une histoire inspirée de faits réels, réunie dans un Livret des Histoires livré avec le jeu.
Et c’est là que le twist intervient : après quelques questions posées à l’aveugle (« Ton personnage porte-t-il une cravate ? » « A-t-il l’air fatigué ? »), le verdict tombe… Tous les personnages sont concernés. Tous consomment une substance, licite ou non. Le jeu s’arrête. La réflexion commence.
Une campagne fondée sur les faits
Car les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 21 millions de personnes en France ont déjà expérimenté une drogue illicite dans leur vie, et 95 % des Français·es ont consommé de l’alcool au moins une fois. Pourtant, l’image du « drogué » reste souvent figée dans une caricature marginale. La campagne dénonce ce décalage entre les perceptions et la réalité, et propose un récit plus juste, plus humain.
Comme le souligne Catherine Delorme, présidente de Fédération Addiction : « Trop souvent, les personnes concernées par l’usage de drogues sont réduites à leur statut de “consommateur·trice”. Cette campagne rappelle leur humanité, leur capacité d’agir, leur voix. »
Une campagne à faire circuler, au sens propre
Pour amplifier le message, le jeu a été envoyé à des influenceurs et médias engagés, afin de relayer les récits auprès d’un large public. Le pari est simple : ouvrir le dialogue, rendre visibles les invisibles et contribuer à déstigmatiser une réalité sociale qui nous concerne tous·tes, que l’on soit consommateur occasionnel, entourage proche, professionnel de santé… ou simple citoyen.
Avec une mécanique à la fois simple et puissante, “Qui est le drogué ?” s’impose comme un exemple brillant de campagne de sensibilisation contemporaine : inclusive, documentée, non moralisatrice — et surtout, profondément humaine.
