Et si on changeait la norme ? C’est le message puissant porté par une nouvelle campagne américaine qui détourne les codes du film d’horreur pour faire passer un message de prévention. Porté par le collectif Smartphone Free Childhood US (SFCxUS), le spot « Let’s Change The Norm » interpelle frontalement les parents : et si, en voulant trop vite équiper leurs enfants, ils leur imposaient des responsabilités d’adultes… sans mode d’emploi ?
Réalisé par Tim Mason et produit par Tessa Films, ce film coup-de-poing illustre avec humour noir la violence symbolique des écrans, du cyberharcèlement et des algorithmes sur le quotidien des enfants. L’objectif : éveiller les consciences sur les effets délétères des smartphones sur la santé mentale des jeunes, tout en incitant les familles à retarder leur exposition.

Une campagne choc conçue par des parents… pour des parents
Le projet est né d’une urgence ressentie par les créateurs eux-mêmes. Lisa Masseur, productrice chez Tessa Films et mère de trois enfants, raconte avoir vu ses adolescents sombrer dans l’anxiété, les troubles alimentaires et l’isolement social à mesure que leur vie devenait centrée sur les écrans. Même constat pour Tim Mason, père de quatre enfants, qui a tourné le spot chez lui, avec l’aide d’amis et de jeunes comédiens bénévoles.
Le film prend le contre-pied des discours fatalistes en montrant que les parents peuvent agir. À l’image du collectif SFCxUS, qui milite activement pour retarder l’âge du premier smartphone et créer un élan collectif autour de cette cause. Une démarche saluée par des chercheurs comme Jonathan Haidt ou Jean Twenge, qui documentent depuis plusieurs années l’impact des écrans sur la santé mentale des jeunes.
Transformer la honte en mouvement collectif
Au-delà de la vidéo, Smartphone Free Childhood US appelle les parents à rejoindre le mouvement sur son site officiel, à échanger entre eux et à retrouver la confiance de dire “non” plus longtemps. L’idée n’est pas de bannir la technologie, mais de reconquérir un espace-temps pour que l’enfance reste une bulle d’expériences réelles, de sommeil réparateur et de relations humaines.
Une campagne virale qui pourrait faire des émules, et qui prouve qu’on peut dénoncer les dérives numériques avec style, intelligence… et une touche de second degré.





