Cette échelle géante illustre la violence d’un impact selon votre vitesse en voiture

Dans la ville de Richmond aux États-Unis, difficile de rater cette échelle jaune vif de cinq étages dressée à côté du stade Diamond. Installée par le Département des Véhicules Motorisés de Virginie (DMV), cette structure monumentale de 16 mètres incarne une métaphore visuelle puissante : la hauteur d’une chute équivalente à l’impact d’un piéton percuté à 65 km/h. Une installation pensée pour marquer les esprits et rappeler que chaque kilomètre par heure compte.

La campagne, conceptualisée par le collectif Two Tango Collaborative, conçue par Barker Designs et réalisée par BrandSafway Scaffolding Systems, part d’une idée simple : faire ressentir la gravité d’un accident à travers une expérience visuelle tangible. Sur l’échelle, des marqueurs indiquent les différentes vitesses – 10, 20, 30, 40 mph – et leur équivalent en hauteur de chute. Une vidéo montre même un grimpeur progressant sur la structure pour rendre le message encore plus concret.

Rendre visible l’invisible : quand la physique devient outil de prévention

« À 64 km/h, le choc subi est équivalent à une chute de 16 mètres », explique Gerald Lackey, commissaire du DMV. « Il ne s’agit pas d’un chiffre abstrait. C’est une réalité physique qui peut détruire des vies. »

Des chiffres qui interpellent, une ville mobilisée

En 2023, 410 personnes sont mortes dans des accidents liés à la vitesse sur les routes de Virginie, dont 10 à Richmond. Et rien qu’à la mi-année 2024, 163 décès ont déjà été recensés. Un bilan que les autorités qualifient d’« inacceptable », chaque conducteur doit prendre conscience de l’impact de ses décisions.

C’est dans ce cadre que la ville multiplie les initiatives : radars dans 13 zones scolaires, installation de ralentisseurs, développement du programme Vision Zéro. L’objectif ? Réduire les vitesses excessives et rendre les rues plus sûres, notamment pour les plus vulnérables.

Quand la vitesse devient une violence sociale

Au-delà de l’impact physique, cette campagne soulève aussi une question de société : comment vivre ensemble si la rue devient un espace anxiogène ? « Je rencontre des familles qui n’osent plus laisser leurs enfants aller à l’école à pied ou à vélo », confie Andrew Breton, élu local. « La sécurité routière, ce n’est pas seulement une affaire de chiffres, c’est une question de qualité de vie. »

Un dispositif temporaire, un message durable

Visible pendant tout un week-end, l’échelle géante a attiré l’attention des passants et des médias locaux. Mais pour les organisateurs, l’impact ne se mesure pas en clics ni en photos souvenir. Il se mesure au changement de comportement, au frein relâché, au téléphone ignoré.

« À 130 km/h, on parcourt 36 mètres par seconde », rappelle le colonel Hanley de la police de l’État. « Il suffit d’un regard vers son écran pour provoquer une tragédie. »

Et pour rester dans la prévention routière, souvenez-vous, pour sensibiliser les automobilistes à l’impact réel de leur vitesse, le Flemish Road Safety Institute s’est associé à l’agence AKQA Brussels, pour transformer des objets du quotidien en radars de vitesse.

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