“Rien à voir” : la Corrèze casse les codes du tourisme dans sa dernière campagne

Et si l’argument choc d’une destination, c’était justement… qu’elle n’a rien à voir avec les autres ? Avec sa nouvelle signature “La Corrèze, c’est loin, mais c’est unique”, le département de la Corrèze s’offre un rebranding audacieux et intelligent.

Finie “l’envie d’ailleurs” : place à une promesse radicalement assumée qui mise sur la singularité d’un territoire préservé, sincère, et inimitable. Une campagne qui bouscule les codes du tourisme classique, pensée comme une invitation à se perdre… pour mieux se retrouver.

“Rien à voir” : une accroche qui brouille les pistes

Depuis le 29 mai, un message intrigant a commencé à fleurir sur les murs du métro parisien et dans quatre grandes gares de l’axe corrézien : “Rien à voir”. Une accroche volontairement ambiguë, presque provocante, qui détourne avec malice les conventions habituelles du marketing territorial.

Avec ce choix créatif, la Corrèze affiche clairement son intention : se démarquer par l’authenticité plutôt que par la comparaison. “Nous avons voulu jouer avec les codes du tourisme… pour mieux les renverser. ‘Rien à voir’ brouille les pistes, crée le doute, puis dévoile une vérité simple : la Corrèze ne ressemble à rien d’autre. Elle ne copie pas, elle incarne”, explique Étienne Fabaron, directeur de création à l’agence Le Vestiaire.

Une campagne qui assume sa différence

Cette opération de communication, imaginée par les agences Le Vestiaire et My Destination, repose sur un postulat fort : la Corrèze ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à marquer ceux qui s’y aventurent. Elle offre une expérience émotionnelle, brute, loin des décors stéréotypés. “La Corrèze ne se compare pas, elle se vit. Elle s’adresse à ceux qui cherchent du vrai, du lien, de l’essentiel”, résume Pascal Coste, Président du Département de la Corrèze.

Visuellement, ce positionnement se traduit par une nouvelle identité graphique affirmée : typographie marquée, palette de verts et de bleus, feuilles stylisées, et une signature manuscrite chaleureuse. L’ensemble évoque une nature omniprésente, une proximité sincère et une personnalité forte.

Des films décalés pour dévoiler la singularité du territoire

Le 9 juin marque le second temps fort de la campagne avec la diffusion de trois films humoristiques de 20 secondes tournés sur des sites emblématiques de Corrèze : le lac des Bariousses, le Château de Val et Ségur-le-Château. On y suit Jérôme, un personnage volontairement à côté de la plaque, qui croit reconnaître dans les décors corréziens… le Québec, l’Écosse ou l’Italie. Un clin d’œil subtil à la beauté “ailleurs” du territoire, sans jamais le trahir.

“Une singularité que nous revendiquons comme un marqueur fort de notre stratégie touristique. En refusant les comparaisons faciles, nous faisons le choix d’un positionnement clair, fondé sur l’authenticité du territoire et la fidélité à ce qu’il est profondément”, explique Agnès Audeguil, Présidente de Corrèze Tourisme.

Une stratégie conversationnelle bien pensée

En parallèle, la campagne mise sur un dispositif 360° pour créer l’engagement : affichage dynamique (DOOH), diffusion digitale en pre-roll YouTube, relais sur les réseaux sociaux, campagne d’influence, relations presse et une landing page immersive rienavoir.co. L’ambition est claire : générer près de 10 millions de vues et faire vivre la Corrèze comme une expérience à part entière.

“Notre objectif est simple : faire naître un doute, une interrogation, un sourire. En brouillant volontairement les pistes, on crée un espace de curiosité. Et dans cet espace, on invite chacun à témoigner, à raconter sa Corrèze, unique, personnelle, singulière”, souligne Sébastien Repeto, directeur de l’agence My Destination.

Quand une “non-promesse” devient un vrai positionnement

Avec “Rien à voir”, la Corrèze réussit un tour de force : s’imposer dans l’imaginaire collectif en revendiquant sa marginalité. Elle ne promet pas le dépaysement formaté, mais une reconnexion sincère. Pas d’esbroufe, pas de filtres, pas d’artifices. Juste un territoire brut, vrai, et intensément vivant.

Et si c’était ça, finalement, le luxe ultime de notre époque ?

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Philippe connan
Philippe connan
1 jour il y a

La tonalité et l’angle d’attaque de cette campagne me semblent correspondre exactement au territoire et a ses valeurs Bravo aux créatifs et aux décideurs

Verdeyme
Verdeyme
3 jours il y a

Et pourquoi pas le lac de Bournazel à Seilhac ?