Non, vous ne rêvez pas. Deux gigantesques testicules ont bien traversé la baie de Hong Kong. Une opération (faussement) gonflée orchestrée par la plateforme de télémédecine Noah, avec l’agence BBH Singapore, pour faire parler d’un sujet encore trop tabou : la santé sexuelle des hommes.
La scène semble capturée à la volée par un touriste hilare : un barge tracte deux sphères monumentales qui s’alignent parfaitement de part et d’autre d’un gratte-ciel emblématique. Le message peint sur le bateau est limpide : “Men’s health is a big deal” (“La santé des hommes, c’est du sérieux”). Mais derrière l’humour et la provocation, pas de véritable structure gonflable ni de logistique nautique complexe. Le tout a été réalisé grâce à des effets spéciaux en VFX.

Une mise en scène insolite pour une cause sérieuse
Et c’est justement là la force de la campagne : se servir de l’illusion d’un happening urbain pour piquer la curiosité, faire sourire… et engager sur un vrai sujet de société. Car à Hong Kong, près de 60 % des hommes évitent encore d’aborder leur santé sexuelle, par gêne ou par honte. Une situation que Noah souhaite changer, à l’occasion du Men’s Health Month.
Quand la créativité se met au service de la santé publique
La démarche repose sur une mécanique publicitaire bien connue mais toujours redoutable : détourner un élément visuel fort, inattendu, voire gênant, pour faire passer un message de fond. Ici, ce sont littéralement les bijoux de famille qui deviennent le média. Une manière habile et assumée de provoquer la discussion, sans détour.
L’objectif ? Déstigmatiser la santé sexuelle, en la rendant visible, virale, et décomplexée. Une campagne qui ne chuchote pas, comme le résume le directeur marketing de Noah, mais qui crie haut et fort que prendre soin de soi n’a rien d’embarrassant.

Des testicules géants, une prise de parole audacieuse
En misant sur le second degré et une exécution trompeusement réaliste, BBH Singapore et Noah signent une prise de parole inattendue et percutante. Dans un environnement urbain saturé de messages, il fallait un geste fort pour émerger. Mission réussie : la vidéo fait le tour des réseaux sociaux et provoque des débats.
Au-delà du buzz, la campagne interroge aussi notre rapport à la santé masculine, souvent reléguée au second plan dans la communication grand public. Elle ouvre également une porte sur l’avenir de la pub santé : plus libre, plus visuelle, et moins pudique.

Et ce n’est pas la première fois que l’architecture des villes inspire des campagnes de sensibilisation au cancer des testicules. Souvenez-vous de cette autre opération à Londres, où l’ombre du pont de Westminster avait été détournée dans une campagne pour le moins insolite.

