Et si la peinture pouvait recréer l’esthétique pixelisée et maladroite des jeux vidéo rétro ? C’est l’expérience que propose l’artiste chinois Gao Hang, qui détourne les codes du gaming des années 1990 pour livrer une critique ironique et colorée de nos comportements modernes.
Polygonales, fluo, exagérées… les formes que Gao Hang peint rappellent les graphismes des premiers jeux en 3D, quand l’industrie du jeu vidéo découvrait la troisième dimension avec ses approximations et ses glitchs. Cet univers volontairement kitsch puise dans la nostalgie gamer, tout en donnant naissance à des œuvres aussi absurdes qu’optimistes. Une esthétique néo-pop qui mélange couleurs fluorescentes, textures floues et détails imparfaits.

Une critique de notre besoin de reconnaissance
Mais derrière les couleurs criardes se cache une réflexion plus profonde. L’artiste dénonce avec humour et ironie notre obsession pour la gratification instantanée et la manière dont nous nous exposons en ligne pour “prouver que nous existons”. Ses toiles transforment cette compulsion digitale en langage pictural.
“Ma peinture est comme un stand-up, elle ne peut pas résoudre tous les problèmes, mais elle apporte brutalité, humour et absurdité”
Gao Hang
Jeux vidéo, humour et réseaux sociaux
Installé aujourd’hui à Houston, Gao Hang puise dans sa propre expérience d’enfant fasciné par les jeux vidéo. Il peint ce “choc numérique” qu’il a ressenti en découvrant les mondes 3D et continue de zoomer sur leurs imperfections. Ses toiles réinterprètent ces bugs graphiques, ces rendus maladroits, comme autant de métaphores de nos contradictions contemporaines. Pour lui, l’humour est un outil essentiel : un moyen de détourner le regard, mais aussi de faire réfléchir sur l’absurdité de nos comportements.
L’art comme miroir de notre époque
Avec ses compositions néo-pop fluorescentes, le peintre place la peinture dans un dialogue direct avec l’univers numérique. À travers ses oeuvres, il rappelle que l’art n’est pas qu’un reflet esthétique, mais un langage qui interroge nos pratiques sociales et notre rapport aux images. Pour découvrir tout son travail, n’hésitez pas à vous rendre sur sa page Instagram ainsi que son site internet.
Et pour rester dans le même univers, laissez-nous vous (re)partager les peintures de bouquets de fleurs revisités façon pixels, par l’artiste André Schulze.




















