Cette marque de soupe canadienne répond avec humour aux taxes de Trump

Dans un contexte tendu sur le plan commercial entre le Canada et les États-Unis, la marque de soupes Aylmer, produite par l’entreprise québécoise Aliments BCI, prend position avec une campagne publicitaire audacieuse. Objectif : sensibiliser les consommateurs à l’importance de privilégier les produits locaux, tout en dénonçant l’impact des tarifs douaniers américains sur les entreprises d’ici.

La publicité, imaginée par l’agence montréalaise Les Évadés, met en scène des Canadiens attablés, dégustant paisiblement leur soupe… jusqu’à ce qu’un flash d’actualité annonce l’imposition de nouveaux tarifs douaniers par l’administration Trump. La réaction est immédiate : les convives recrachent leur cuillerée, choqués. Un message clair s’affiche alors à l’écran : « Certaines soupes goûtent les tarifs », suivi d’un visuel montrant une conserve Aylmer accompagnée du slogan « La Soupe canadienne ».

Avec ce spot de 45 secondes, Aliments BCI entend rappeler aux consommateurs que leurs choix au supermarché ont un impact direct sur l’économie locale et sur la pérennité d’entreprises comme la sienne.

Défendre la production locale… et les emplois d’ici

Daniel Cousineau, président d’Aliments BCI, ne mâche pas ses mots. Selon lui, ces mesures protectionnistes américaines pourraient entraîner la suppression d’une centaine d’emplois sur les 400 que compte l’entreprise. « Si nos soupes coûtent 25 % plus cher aux détaillants américains, ce sera difficile de rester compétitifs », explique-t-il.

Pour pallier cette situation, BCI met les bouchées doubles pour séduire le marché intérieur. L’entreprise, basée à Saint-Hyacinthe, fabrique non seulement les soupes Aylmer, mais aussi celles de Primo, St-Hubert, Tim Hortons et de nombreuses marques privées comme Le Choix du Président, Sans Nom ou encore Great Value. Elle a même investi dans une usine de fabrication de boîtes à Granby, afin de réduire sa dépendance aux importations américaines.

Une pub réalisée en temps record

L’idée de cette campagne a germé en urgence. En moins de trois semaines, Les Évadés, épaulée par Gorditos et Parade Studio pour la production, ont livré une pub qui frappe fort, autant par son ton que par son message. « On voulait une publicité claire, qui ne prête pas à confusion, sans s’en prendre directement aux Américains », précise Daniel Cousineau.

Le symbole est fort : la soupe éclabousse le chiffre 25%, incarnant le rejet des tarifs jugés injustes, mais sans animosité envers les consommateurs américains. « Quand on lance des tomates, c’est qu’on s’oppose à une idée, pas à une personne », rappelle le président de BCI.

Un appel à l’achat local qui tombe à point nommé

En pleine vague de solidarité envers les producteurs canadiens, Aylmer s’inscrit dans un mouvement plus large qui encourage l’achat local. Daniel Cousineau espère que cette campagne permettra aux consommateurs de réaliser que « chaque geste compte ». Et si la soupe est le prétexte, le message, lui, va bien au-delà du contenu de l’assiette : c’est l’avenir de nombreuses entreprises québécoises et canadiennes qui se joue sur les étagères des supermarchés.

Pour continuer autour de ces initiatives locales, décalées et surtout engagées, rappelez-vous il y a quelques jours, de nombreuses ardoises de cafés du pays rebaptisées l’Americano en “Canadiano” afin de lancer une véritable déclaration d’indépendance à l’égard des politiques protectionnistes de Donald Trump.

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