L’idée créative en un clin d’œil
- Itiner-e reconstitue près de 300 000 km de routes romaines, doublant les estimations précédentes et offrant une carte numérique inédite du réseau antique, construite grâce à 200 ans de recherches croisées avec des données modernes.
- En numérisant chaque tronçon à la main et en distinguant niveaux de certitude, le projet dévoile un réseau beaucoup plus réaliste : routes sinueuses, axes principaux, voies locales… un véritable Google Maps de l’Empire romain accessible au public.
- Cette carte révolutionne notre compréhension de Rome en éclairant déplacements militaires, échanges économiques, diffusion culturelle et zones encore mystérieuses : une plateforme ouverte qui invite à compléter le puzzle d’un empire entier.
« Tous les chemins mènent à Rome. » Depuis des siècles, les voies romaines nourrissent à la fois les fantasmes d’historiens et les certitudes populaires. Mais où passaient-elles vraiment ? À quoi ressemblait réellement ce gigantesque réseau qui a façonné l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ? Une équipe internationale vient de lever le voile avec Itiner-e, la carte numérique la plus complète jamais réalisée sur le système routier romain. Un projet titanesque qui reconstitue près de 300 000 kilomètres de routes et bouleverse tout ce que l’on pensait connaître du territoire romain.
Fruit de 200 ans de recherches agrégées, nourri par l’archéologie, les textes antiques, les inscriptions latines et même les images satellites de la guerre froide, Itiner-e propose une vision inédite et d’une précision spectaculaire du monde romain vers 150 apr. J.-C. Une sorte de « Google Maps antique » qui permet d’explorer, comprendre et contextualiser la mobilité d’une civilisation entière.
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Une cartographie qui double notre connaissance du réseau romain
Jusqu’ici, les estimations les plus fiables recensaient environ 188 000 km de routes. Itiner-e en dévoile 299 171 km. Une augmentation vertigineuse rendue possible par un croisement méthodologique jamais tenté à cette échelle. Les chercheurs ont d’abord rassemblé toutes les traces connues : fouilles, études régionales, textes classiques, bornes milliaires, anciennes cartes comme la Tabula Peutingeriana. Puis ils les ont confrontées à des données modernes, des photographies aériennes de l’USAF des années 1950 jusqu’aux images satellites actuelles.
Résultat : un réseau beaucoup plus complexe, sinueux, incarné. Les anciens tracés en lignes droites cèdent la place à des routes qui épousent les reliefs, contournent les massifs, zigzaguent vers des cols. La carte distingue même deux catégories : les axes principaux, qui structuraient l’administration et l’armée, et les routes secondaires, révélation fascinante de la vie locale.
Une prouesse scientifique et technologique
Derrière cette visualisation impressionnante se cache un travail patient : chaque tronçon a été numérisé à la main, entre 5 et 200 m de précision, en suivant le terrain réel. Le projet distingue aussi les degrés de certitude : seules 2,7 % des routes ont une localisation prouvée, près de 90 % sont conjecturales, fondées sur la convergence des indices. Une façon transparente d’assumer l’immense part encore invisible du réseau.
L’accès public au site itiner-e.org permet de naviguer dans cette carte en haute résolution, de superposer les frontières actuelles, d’étudier un trajet à pied, à cheval ou en char à bœufs, ou même de comprendre comment un soldat gagnait son poste. Pour la première fois, un outil scientifique permet d’observer le fonctionnement quotidien d’un empire à l’échelle de ses routes.

Une nouvelle lecture de l’Empire romain
En dévoilant ce réseau colossal, Itiner-e raconte autre chose qu’une prouesse cartographique : il reconstitue la mécanique même du pouvoir romain. Les légions, les marchandises et même les cultes ont circulé grâce à ces axes. La carte permet désormais d’étudier avec une précision inédite les échanges économiques, la diffusion culturelle, l’organisation administrative, mais aussi des phénomènes plus sombres comme la propagation des maladies ou l’avancée des peuples germaniques vers la chute de l’Empire.
Elle révèle aussi de grandes zones d’ombre (la Toscane, la Corse, le centre de l’Anatolie, certains tronçons britanniques) où la recherche devra encore creuser. Car Itiner-e n’est pas un aboutissement : c’est une plateforme ouverte, collaborative, qui invite archéologues et passionnés à enrichir un puzzle millénaire en perpétuelle évolution.
Alors qu’il y a quelques années Google Maps annonçait la possibilité de choisir des itinéraires moins polluants, voilà que nous pouvons désormais nous projeter à une époque où la pollution n’existait même pas. On n’arrête pas le progrès.













