Et si le street-art devenait un terrain d’expression footballistique ? À Marseille, l’artiste local Franck Conte, alias @Franck2Marseille, a imaginé une réponse directe et pleine d’ironie à la dernière œuvre signée Banksy dans le quartier des Catalans.
Son idée : détourner les codes de l’artiste britannique pour affirmer avec humour l’amour inconditionnel des Marseillais pour l’OM, tout en glissant un tacle au PSG.

Une coupe, une phrase et un clin d’œil
Le point de départ, c’est l’œuvre récemment apparue sur un mur des Catalans, attribuée à Banksy : l’ombre d’un mât de lampadaire forme la silhouette d’un phare, accompagnée de la phrase « I want to be what you saw in me » (« Je veux être ce que tu as vu en moi »). Une œuvre poétique, aujourd’hui protégée par un plexiglas. Nous l’avions partagé sur l’Instagram de Creapills, que nous vous invitons à suivre si ce n’est pas le cas 😉


Quelques jours plus tard, Franck Conte décide de s’emparer du même principe pour créer « The Answer » : un visuel représentant le trophée de la Ligue des champions, flanqué de la phrase « Just see me as the only one » (« Regarde moi comme la seule et l’unique »). Une réponse malicieuse, teintée de fierté marseillaise, qui fait référence à la victoire de l’OM en 1993… et à la récente première victoire du PSG dans la compétition, après des décennies d’attente.
« Si Paris avait perdu, j’y serais allé le soir-même », confie Franck Conte à actu Marseille. « Cette phrase, c’est un peu celle d’une femme jalouse qui voit une concurrente débarquer. »
Un échange artistique à ciel ouvert
L’artiste ne cache pas qu’il aurait aimé apposer sa création juste à côté de celle de Banksy. Mais depuis sa dégradation, le pochoir original fait l’objet d’une surveillance constante. Qu’à cela ne tienne : les deux œuvres sont visibles à quelques mètres l’une de l’autre, invitant les passants à une balade artistique et symbolique sur la Corniche.
Au-delà du clin d’œil footballistique, cette intervention rappelle que le street-art appartient à la rue, et donc à tout le monde. « Une fois que c’est dans la rue, ça appartient à tout le monde », rappelle Franck Conte, qui a déjà réalisé de nombreux portraits de joueurs marseillais dans la ville.
« L’idée, c’est de faire sourire, de réagir, de partager un bout d’identité marseillaise avec ceux qui passent par là. »

Entre culture populaire et autodérision
Avec cette œuvre, Franck2Marseille réussit un double coup créatif et culturel. D’un côté, il s’approprie les codes esthétiques d’un artiste mondialement reconnu. De l’autre, il y injecte une touche locale, populaire, et profondément marseillaise, entre autodérision, amour du club et fierté territoriale.
Une nouvelle preuve que l’art de rue peut aussi être un terrain de jeu, de rivalités… et d’humour.

