Ces derniers temps la génération d’images par IA est en plein essor, pour le plus grand amusement des internautes. On vous avait déjà parlé des mèmes célèbres façon Studio Ghibli, mais cette fois-ci une nouvelle tendance voit le jour : les “Starter packs”. Des autoportraits stylisés façon figurines, entourés d’objets-signatures censés résumer une personnalité, un métier ou un style de vie. Une esthétique pop, accessible et hautement virale sur les réseaux… générée rapidement avec l’IA.
Dans ce climat d’automatisation créative, une contre-tendance a vu le jour sous l’impulsion de l’artiste Patouret. Baptisée #starterpacknoAI, cette initiative entend illustrer les fameux starter packs à la main, plutôt que de les générer automatiquement. L’objectif ? Ralentir. Revaloriser l’œil humain. Et redonner du sens à l’image. Une réponse directe à l’uniformisation visuelle imposée par l’IA.

Une réaction au mimétisme génératif
Car si ces créations générées par IA séduisent par leur rapidité d’exécution, elles finissent aussi par toutes se ressembler. Prompts recyclés, palettes néon ultra saturées, compositions figées… L’effet “waouh” des premiers jours laisse vite place à une uniformisation visuelle fatigante, où l’esthétique devient prévisible.
Le mouvement s’inscrit donc en opposition à cette standardisation à outrance. En valorisant les packs dessinés à la main, les collages analogiques ou encore la photographie retravaillée avec soin, ces créateurs défendent la singularité du geste humain, les accidents heureux, les textures imparfaites… bref, tout ce que l’IA n’imite qu’en surface.
Une fatigue visuelle… et écologique
Au-delà de la créativité, c’est aussi la question de l’impact environnemental de cette tendance qui inquiète. Générer une image via IA consomme, en moyenne, entre 1,8 et 12 litres d’eau, nécessaires au refroidissement des serveurs. Et ce chiffre explose quand ces visuels sont produits par centaines voire milliers pour alimenter les réseaux sociaux. Une empreinte invisible… mais bien réelle.
Alors, quand on multiplie les “Starter packs” sans intention, sans nuance et sans limite, c’est toute une chaîne de consommation rapide qui est remise en cause : celle de l’image jetable, de l’esthétique fast-food.
Reprendre la main sur ce que l’on crée
Le mouvement Starter Pack No AI ne rejette pas totalement l’IA. Il appelle plutôt à une création plus consciente, plus lente, plus incarnée. Il s’inscrit dans un écosystème d’alternatives créatives déjà bien ancrées : slow design, zines faits main, photo documentaire, collages physiques… Des formes qui renouent avec le temps long de la fabrication, et le plaisir d’une œuvre qu’on reconnaît immédiatement comme unique.
Un positionnement salutaire, surtout à l’heure où de nombreux illustrateurs et graphistes peinent à faire entendre leur voix face à la vague générative. Car pour ces artistes, chaque starter pack généré automatiquement, sans crédit ni rémunération, représente un contrat potentiel envolé, un style copié, un talent dilué.








L’idée de départ était bonne, dommage que certain(e)s de ces illustrateurs n’aient pas pu s’empêcher de verser dans la politique… discutable et douteuse.