Dans un contexte chargé d’émotion et de controverse, la Fondation Abbé Pierre a confirmé sa décision de changer de nom pour prendre ses distances avec la figure de son fondateur, à la suite des révélations de plusieurs témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles. Pourtant, au-delà du nom, la Fondation reste fidèle à son engagement : lutter contre le mal-logement et les exclusions sociales. Avec une nouvelle campagne percutante, l’organisme veut rappeler que son combat demeure essentiel.
Pour marquer cette transition, la Fondation a lancé un film poignant réalisé par Thibault Dumoulin et signé par l’agence Fred & Farid Paris. À travers une série de scènes troublantes, le film expose des situations de mal-logement bien réelles en France, accompagnées des voix de cinq employés de la Fondation. Ces derniers clament leur engagement sans faille : « Pour les 3 000 enfants qui vivent à la rue, nous ne baissons pas les bras », « Pour les 2 millions de personnes en logement indigne, nous ne baissons pas les bras »… Une façon de réaffirmer le rôle crucial de la Fondation malgré les circonstances délicates.
Pour Christophe Robert, délégué général de la Fondation, cette décision, bien que difficile, s’impose comme une évidence : « Malgré les terribles révélations concernant l’abbé Pierre, notre mission reste la même. Nous écrivons un nouveau chapitre de la Fondation, mais nous ne faiblirons pas. L’urgence sociale est là, et nous continuerons à accompagner ceux qui en ont besoin. »
« La Fondation change de nom, pas de combat »
La Fondation espère pouvoir dévoiler son nouveau nom dans les mois à venir, bien que le processus juridique soit complexe. Par ailleurs, l’organisation a également pris d’autres décisions symboliques fortes, comme la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l’abbé Pierre à Esteville, en Seine-Maritime.
Depuis que les accusations ont fait surface, plusieurs villes françaises ont aussi pris l’initiative de débaptiser des rues ou des bâtiments portant le nom de l’abbé Pierre, affirmant leur solidarité envers les victimes. « Il était intolérable de laisser ce nom », a déclaré Jacques Kossowski, maire de Courbevoie interrogé par France Info.
La Fondation Abbé Pierre : un nom qui va changer, une cause qui va rester
À travers cette campagne, la Fondation souhaite rappeler que, malgré cette période de transition, ses valeurs et sa raison d’être restent inchangées. En continuant de se battre pour les personnes sans abri, en logement insalubre ou en précarité énergétique, elle espère que cette nouvelle page saura tourner un chapitre difficile tout en restant fidèle aux principes de solidarité et de justice sociale.
Il était devenu indispensable pour la Fondation de prendre cette décision. Et ce n’est pas l’artiste James Colomina qui dira le contraire. Il y a quelques jours, nous vous parlions de son initiative à Toulouse, où il a fait polémique en dévoilant une sculpture de l’abbé Pierre en érection dans une église.