L’idée créative en un clin d’œil
- La Syrie dévoile de nouveaux billets de banque qui abandonnent les portraits de Bachar et Hafez al-Assad au profit de symboles naturels comme les olives, les roses, le blé ou les oranges, marquant la fin d’un demi-siècle de culte de la personnalité.
- Ce virage graphique accompagne le changement de régime et vise à refonder le récit national, en recentrant l’identité du pays sur son territoire, ses ressources et son peuple plutôt que sur des figures politiques.
- Au-delà du symbole, la réforme répond à une crise monétaire profonde : deux zéros sont supprimés des coupures pour faciliter les transactions et tenter de restaurer la confiance dans une monnaie fortement dévaluée depuis 2011.
Changer une monnaie, ce n’est jamais un simple ajustement technique. En Syrie, le nouveau pouvoir a choisi d’en faire un geste fort. Les prochains billets de banque ne porteront plus le visage de Bachar al-Assad ni celui de son père Hafez, mais des images de roses, d’oranges, d’olives ou de blé. Un basculement visuel qui marque une volonté claire de tourner la page d’un demi-siècle de culte du pouvoir.
Présentée comme le symbole d’un nouveau départ, cette réforme monétaire accompagne le changement de régime intervenu il y a un an. Pour le président Ahmad al-Chareh, il s’agit d’un acte fondateur, destiné à incarner une nouvelle identité nationale et à rompre avec une iconographie politique omniprésente.
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Une monnaie qui change de récit
Pendant des décennies, les billets syriens ont servi de support à la glorification du pouvoir, en affichant les portraits successifs des dirigeants. Le nouveau design prend le contrepied total de cette logique. Les visages disparaissent au profit de symboles agricoles, profondément ancrés dans le territoire et la culture du pays.
Roses, olives, oranges ou épis de blé deviennent ainsi les nouveaux repères visuels du quotidien. Un choix assumé par les autorités, qui revendiquent une rupture avec la personnalisation du pouvoir et une volonté de replacer le pays, ses ressources et son peuple au centre du récit.

Un geste graphique, mais aussi économique
Au-delà du symbole, cette réforme vise aussi à répondre à une situation monétaire critique. Depuis le début de la guerre civile en 2011, la livre syrienne a vu sa valeur s’effondrer, passant d’environ 50 livres pour un dollar à plus de 10 000. Une dévaluation qui complique la vie quotidienne, obligeant les habitants à manipuler d’importantes liasses de billets pour des achats courants.
Pour faciliter les transactions, deux zéros seront supprimés sur les nouvelles coupures, dont les valeurs iront de 10 à 500 livres syriennes. Une décision pensée pour redonner confiance à la monnaie nationale et limiter la dépendance au dollar dans les échanges quotidiens.
Une identité nationale en reconstruction
L’entrée en circulation de ces nouveaux billets, prévue à partir du 1er janvier 2026, s’inscrit dans une séquence plus large de reconstruction politique et économique. La levée récente de certaines sanctions internationales ouvre la voie à un possible retour des investissements, tandis que la monnaie devient un outil de narration autant qu’un instrument financier.
En choisissant de remplacer des figures politiques par des symboles naturels, la Syrie envoie un message clair. La transformation passe aussi par les objets les plus ordinaires, ceux que l’on manipule chaque jour. Et parfois, un simple billet de banque suffit à raconter la fin d’une ère et le début d’une autre.












