Quand un collectif artistique comme MSCHF s’associe à une marque automobile aussi prestigieuse que Mercedes-AMG, on s’attend à une supercar ou à une collaboration clinquante. Mais, à l’occasion de la NYCxDesign Week 2025, le studio new-yorkais a dévoilé une collection baptisée “Not for Automotive Use”, transformant de vraies pièces de voitures AMG en meubles et objets du quotidien.
Au cœur du showroom temporaire du collectif à Brooklyn, les visiteurs ont pu découvrir une douzaine de créations surprenantes. Une poubelle actionnée par une pédale d’accélérateur, un canapé équipé de phares, une lampe faite de feux arrière ou encore un ventilateur construit à partir d’une jante. Chaque pièce détourne un élément automobile pour en faire un objet fonctionnel, souvent absurde, mais toujours brillamment conçu.

Les ceintures de sécurité deviennent des chaises, les appuie-têtes se transforment en dossiers ergonomiques, et les calandres se muent en centres de table ou en barbecues stylisés. Un recyclage de luxe, mais surtout un geste artistique qui interroge les codes du design utilitaire.
Un hommage au design radical italien
MSCHF revendique l’influence du design radical italien des années 60-70, notamment du designer Achille Castiglioni, célèbre pour avoir intégré des objets industriels dans ses créations. Ici, les pièces AMG (habituellement synonymes de performance et d’ingénierie allemande de pointe) sont désacralisées et réinjectées dans le quotidien, avec un regard ironique et ludique.
Chaque meuble est réalisé sur commande à partir de pièces neuves directement issues des fournisseurs AMG, pour garantir qualité, unicité… et exclusivité. Une collection limitée, à la fois provocatrice, haut de gamme et conceptuelle.
Une capsule streetwear pour prolonger l’univers
En parallèle de cette installation artistique, MSCHF et AMG ont également lancé une collection capsule de vêtements et d’accessoires : vestes de travail, casquettes, pantalons de mécanicien, tous brodés ou imprimés avec des scans techniques des pièces AMG. L’univers visuel de la mécanique de luxe se fond ici dans l’esthétique du streetwear brut et ironique, cher à MSCHF.
Et clin d’œil final à l’histoire d’AMG : un désodorisant en forme de pommier, référence au nom de la ville allemande Affalterbach, berceau d’AMG, qui signifie littéralement “pommier sur le ruisseau”.
Quand l’art conceptuel s’invite dans le design automobile
Avec ce projet, le collectif d’artistes transforme un amas de pièces détachées en commentaire artistique sur la consommation, le design, et la culture de l’objet. Ce projet n’est ni une moquerie ni une simple parodie : c’est une déclaration esthétique, fonctionnelle et culturelle sur notre rapport aux icônes de luxe.
L’exposition est accessible au public jusqu’au 17 mai 2025 dans les studios MSCHF à Brooklyn. Ensuite, seuls quelques chanceux pourront commander ces pièces uniques, sans réassort prévu. Une opération à l’image de MSCHF : excessive, brillante, et impossible à ignorer. Retrouvez toute la collection d’objets et accessoires sur leur site dédié.
Pour aller plus loin dans les détournements créatifs du collectif MSCHF, découvrez les « Satan Shoes » : des Nike customisées avec un pentagramme, un verset biblique… et une vraie goutte de sang. Un coup de com’ choc qui a déclenché un tollé jusqu’aux tribunaux.
Des appuie-têtes détournés en sièges design


Une jante détournée en ventilateur

Les phares avant deviennent un canapé



Une partie du fauteuil transformée en cintre

Une ceinture de sécurité adaptée en chaise


Les pédales d’accélérateur et de frein déclenchent une poubelle






